Une fois que l'on a localisé les fuites potentielles, il ne reste plus qu'à essayer de traiter point par point les risques de defaut d'étanchéité à l'air. On trouve des informations partielles dans différents documents ou guides :
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ce guide est extrait des travaux réalisés dans les phases 1 et 2 du projet PREBATPerformance (2006-2009). Il décrit les éléments essentiels d’une démarche qualité pour assurer une bonne étanchéité de l’enveloppe et des réseaux aérauliques et fournit des exemples concrets (formulation des exigences, document de sensibilisation des entreprises, contrôles sur site, etc.) dont pourront s’inspirer des maîtres d’ouvrage ou maîtres d’oeuvre. En fin de document, on trouve notamment un ensemble de croquis identifiant les points particuliers à traiter pour assurer l'étanchéité de l'enveloppe (par exemple, la liaison mur/fenêtre/volet roulant)
- pour tous ceux qui veulent construire une MOB et qui souhaitent que l'étanchéité à l'air de celle-ci dure un peu plus longtemps que la durée du test d'étanchéité, il peut être intéressant de vous procurer le « guide de solutions techniques sur l’isolation thermique et l’étanchéité à l’air en ossature bois basse consommation » réalisé par le Bureau d’Etudes Bois Sylva Conseil. Ce guide propose trois niveaux d’isolation en mur permettant d’atteindre les exigences du label Bâtiment Basse Consommation, il indique également par l’intermédiaire de dessins techniques les points à traiter pour garantir une parfaite étanchéité à l’air.
La pose des menuiseries d'une MOB est particulièrement à soigner, notamment du fait du séchage probable de la structure bois et des problèmes d'étanchéité que cela peut engendrer. On trouve un exemple de pose très détaillé dans un document du CETE de Lyon qui précise des détails d'exécution de la construction de leur restaurant administratif :
et pour d'autres détails, voir le document
Un document intéressant du CSTB sur le déroulement des essais de perméabilité à l'air (A*), d'étanchéité à l'eau (E*) et de résistance au vent (V*) des menuiseries. Indispensable pour comprendre les classements AEV de vos futures menuiseries.
Le déphasage....Qui n'en a jamais entendu parler? Il est mis en avant par tous les vendeurs d'isolants naturels et notamment pour la ouate de cellulose et la laine de bois. Mais, il est difficile de trouver des mesures concrètes des valeurs annoncées qui semblent parfois largement surestimées. Une expérimentation simple et peu couteuse, réalisée dans le cadre de leur projet de fin d'études par un groupe d'étudiants de l'IUT de génie civil de Grenoble, permet d'apprècier l'amplitude de ce déphasage mais aussi l'amortissement du flux de chaleur pour différents types d'isolants.
Le déphasage, qu'est-ce que c'est?
Lorsque le rayonnement solaire frappe la face extérieure d’une paroi, il faut un certain temps pour que l’onde de chaleur atteigne l’autre face de la paroi. Ce temps s’appelle le déphasage, exprimé en heures. Graphiquement, le déphasage est donc representé par un décalage dans le temps des extremas des courbes de températures intérieure et exterieures de la paroi. En général, l’objectif est d’atteindre un déphasage de 10 - 12 heures.
L'atténuation des variations entre la température extérieure et la température intérieure s'appelle l'amortissement correspondant à une réduction de l'amplitude de la sinusoïde. Le flux de chaleur entrant dans le batiment est par conséquent réduit.
L'expérimentation
L'objectif de l'expérimentation menée est d'estimer le déphasage et l'amortissement du flux de chaleur pour 4 isolants : le chanvre, la laine de bois, la ouate de cellulose et la laine de roche.
Pour cela, une boîte isolée, appelée "cellule thermique", est utilisée. Cette cellule est composée de deux parties faites en polyuréthane expansé de 1x1m qui s'emboîtent afin de placer correctement l'isolant à tester. Il n'y a qu'une seule ouverture à l'avant dans laquelle est placé l'isolant testé. La cellule est ensuite fermée grâce à plusieurs sangles pour ainsi limiter au maximum les ponts thermiques. L'isolation est aussi assurée grâce à des joints en mousse situés sur tout le contour.
8 capteurs thermiques (thermocouples) sont disposés autour de la cellule : un pour mesurer la température ambiante intérieure, quatre pour mesurer la température de surface sur les parois à l'intérieur de la cellule, un pour mesurer la température ambiante extérieure, un au coeur de l'isolant testé et un pour mesurer la température de surface extérieure de l'isolant testé.
Les relevés de températures sont effectués toutes les minutes etenregistrés via un PC.
L'isolant testé est constitué de deux plaques de 10 cm d'épaisseur et de 60 cm de coté de manière à pouvoir installé un capteur au coeur de la paroi. Une fois, la cellule fermée, la source de chaleur ( 2 lampes de 7 W) est mise en fonction pour une durée de 8 heures puis stopper
Les principaux résultats
4 échantillons d'isolant de 20 cm d'épaisseur ont donc été soumis au régime de chauffe pendant 8 heures puis de refroidissement : laine de roche, laine de chanvre, laine de bois et ouate de cellulose. Les caractéristiques de ces isolants sont résumées dans le tableau suivant :
Et maintenant, les chiffres. Pour chaque isolant, 6 indicateurs ont été estimés. Vous pouvez donc comparer les performances des différents isolants et apprécier par vous même
La laine de roche :
Augmentation de la température au sein de l'isolant (entre les 2 couches) après 470 minutes de chauffe : 15.11°C
Temps pour un rechauffement de 8 °C au sein de l'isolant (10 cm d'épaisseur) : 2h40
Diminution de la température au sein de l'isolant après 300 min de refroidissement : 9.32°C
Temps pour un refroidissement de 5°C au sein de l'isolant: 1h53
Déphasage : 12 minutes
Amortissement : 15°C
La laine de bois
Augmentation de la température au sein de l'isolant (entre les 2 couches) après 470 minutes de chauffe : 11.02°C
Temps pour un rechauffement de 8 °C au sein de l'isolant (10 cm d'épaisseur) : 4h40
Diminution de la température au sein de l'isolant après 300 min de refroidissement : 5.48°C
Temps pour un refroidissement de 5°C au sein de l'isolant: 4h20
Déphasage : 21 minutes
Amortissement : 15°C
La laine de chanvre
Augmentation de la température au sein de l'isolant (entre les 2 couches) après 470 minutes de chauffe : 9.24°C
Temps pour un rechauffement de 8 °C au sein de l'isolant (10 cm d'épaisseur) : 5h55
Diminution de la température au sein de l'isolant après 300 min de refroidissement : 4.8°C
Temps pour un refroidissement de 5°C au sein de l'isolant: 5h10
Déphasage : 19 minutes
Amortissement : 14.82°C
La ouate de cellulose
Augmentation de la température au sein de l'isolant (entre les 2 couches) après 470 minutes de chauffe : 9.73°C
Temps pour un rechauffement de 8 °C au sein de l'isolant (10 cm d'épaisseur): 5h40
Diminution de la température au sein de l'isolant après 300 min de refroidissement : 4.39°C
Temps pour un refroidissement de 5°C au sein de l'isolant: 5h55
Déphasage : 30 minutes
Amortissement :16.73°C
Ces essais ont été réalisés par Alice PORRA, Vincent LONGUEVILLE, Alexandre BRUNET et Luca SAYCHAREUNE dans le cadre de leur projet de fin d'étude au département de Génie civil de l'IUT 1 de Grenoble. Nous les remercions pour leur travail.
Le label BBC pour Bâtiment Basse Consommation énergétique est le 5ème niveau du label "Haute Performance Energétique" défini par l'arrêté du 3 mai 2007.
Logements concernés : logements dont la demande de permis de construire a été déposé après le 31 août 2006 et pour lesquels une demande d’attribution de Label Performance a été déposée à compter du 1er juillet 2007.
Méthode de calcul : Calcul de performance énergétique réalisé en utilisant la méthode Th-CE qui est celle de la Réglementation Thermique 2005.
Conditions d'attribution du label BBC :
- La perméabilité à l’air du bâtiment doit être inférieure à 0,6 m3/ (h.m2) pour les maisons individuelles et individuelles groupées et à 1,0 m3/ (h.m2) pour les logements collectifs. Cette valeur quantifie le débit de fuite traversant l’enveloppe, exprimé en m3/h.m2 d’enveloppe, sous un écart de pression de 4 Pascals, conformément à la Réglementation Thermique RT 2005.
Remarque : Exclusivement pour ce label, le coefficient de transformation en énergie primaire de l’énergie bois pour le calcul des consommations conventionnelles d’énergie primaire est pris, par convention, égal à 0,6.
Étapes de la labellisation pour un particulier:
1) Avant ou au début des travaux (avant la pose de l'isolation) ,faire une demande d'attribution du label Performance BBC auprès de Promotelec . Cette demande doit être adressée à Promotelec accompagnée des plans de construction du projet, de la synthèse standardisée d’études thermiques, d’éventuelles pièces justificatives et du montant des frais de dossier.
2) Vérification du dossier technique et notamment de la synthèse de l'étude thermique et des avis techniques du CSTB (ou Atex) pour les produits ou équipements le nécessitant.
3) Visite sur site en fin de chantier et éventuellement en cours de travaux afin de contrôler 70 points (par exemple, la pose des isolants et leur certification
Le label BBC pour Bâtiment Basse Consommation énergétique est le 5ème niveau du label "Haute Performance Energétique" défini par l'arrêté du 3 mai 2007.Remarque : Les isolants et vitrages devront impérativement bénéificier d'un avis technique du CSTB ou d'un ACERMI/ACOTHERM, notamment les vitrages saisis ayant un coefficient Uw = 1. En l'absence d'un tel marquage, l'étude thermique sera faite en se référant aux règles Th-U, ce qui est pénalisant. Par exemple, pour les isolants
Pour plus d'informations :
- le guide effinergie
- Cahier des prescriptions techniques Promotelec
La Réglementation Thermique 2012 (RT 2012), dont les textes sont en cours de finalisation et devraient être publiés en aout 2010, va certainement demander des efforts considérables au secteur du batiment. En effet, imposer pour toutes les nouvelles constructions un seuil de consommation d’énergie primaire maximum (Cmax) inférieure à 50 kWh/m2.an revient à diviser par plus de 2 la consommation énergétique moyenne des batiments neufs actuels. Autant que la réduction obtenue en 30 ans grâce à la mise en oeuvre des réglementations thermiques successives...
La règlementation thermique actuelle, la RT 2005, équivaut en effet à une consommation énergétique de 110 kWh/m2/an en moyenne avec un maximum à 250 kWh/m2/an. A partir du 1er janvier 2013, toutes les constructions residentielles neuves faisant l’objet d’un permis de construire devront présenter une consommation d’énergie primaire inférieure à 50 kilowattheures par mètre carré et par an en moyenne. Mais ce seuil de consommation sera toutefois modulé par des coefficients d’altitude, de géographie, et de surface du bâtiment.
Pour les bâtiments publics et tertiaires ainsi que pour les logements neufs construits dans le cadre du programme national de rénovation urbaine, la RT 2005 laissera place à la RT2012 dès le 1er janvier 2011, soit dans moins d'un an. De quoi donner des cheveux blancs à tous les maitres d'oeuvre publiques...
La RT 2012 introduit un nouveau coefficient : le Bbio, pour "Besoin bio" dont l'objectif est de qualifier la qualité énergétique du bâti avant de savoir quels seront les systèmes qui l’équiperont (chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, photovoltaïque). Ce coefficient de besoin devra respecter une valeur maximum et sera demandé au moment du permis de construire.
De plus , 5 points feront l'objet d'une attention particulière :
- le traitement des ponts thermiques,
- la perméabilité à l’air des logements,
- le recours aux énergies renouvelables pour les maisons individuelles,
- le comptage d’énergie par usage pour les logements collectifs et le tertiaire
- le taux de baies, lequel devra être équivalent à 1/6 de la surface habitable du logement.