Tout d'abord, notre consommation énergétique totale nous place bien en deçà des objectifs initialement visés. En termes de consommation electrique totale (pour tout l'équipement electrique, y compris electroménager), nous avons consommé 3575 kWh, soit 23 kWh/m2.an facturés. Pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire, nous avons consommé 2.85 stères de bois, soit 28 kWh/m2.an en tenant compte du rendement du poêle.
Pour l'année 2007/2008, notre consommation energétique totale a donc été de 51 kWh/m2.an (énergie finale) . Cette consommation comprend :
- le chauffage + l'eau chaude sanitaire (ECS), ces 2 postes étant uniquement couverts par le solaire et l'appoint bois.
- l'eclairage, la ventilation, les annexes de circulation pour le chauffage,
- toute la consommation electrique des appareils domestiques,
- 40 W en continu pour l'acquisition des données de l'expérimentation du puits canadien,
- et un poste qui reste important, la consommation des outils utilisés pour les travaux de la maison.
Un hiver 2008/2009 moins ensoleillé et plus froid.
Bien que n'ayant mis le chauffage solaire en service que tardivement, notre recours à l'appoint bois a été plus important que l'an passé. Notre consommation en bois a ainsi été supérieure: 3.8 stères de bois, soit 37 kWh/m2.an facturés. En effet, avec deux mois froids très faiblement ensoleillés (novembre et décembre), nos besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire ont été peu couverts par le solaire. L'eau chaude pose le plus problème, quelques heures de soleil voilé permettant d'assurer le chauffage mais pas de monter suffisamment en température pour garantir les douches de 5 personnes. Cet hiver jugé rigoureux par les anciens du village, qui n'avaient pas vu autant de neige depuis longtemps, nous a permis d'apprécier le confort de la maison et la pertinence du choix de la puissance du poêle. Un regret toutefois : ne pas avoir choisi un poele avec une puissance de bouilleur plus importante, les 3 kWh destinés au bouilleur ne permettant pas une élévation rapide de la température de l'eau chaude sanitaire.
Pour l'année 2008/2009, notre consommation energétique totale a donc été de 58 kWh/m2.an (énergie finale). Notre consommation electrique totale a en effet légerement diminuée.
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En énergie primaire obtenue en majorant la consommation d'énergie finale des pertes nécessaires à la transformation de la ressource energétique (gaz, pétrole, uranium, …) en énergie utilisable et à son acheminement jusqu'au lieu de consommation, nous parvenons à une consommation totale de 76-78 kWhEP/m2.an pour les deux années ( une fois appliqué les facteurs de conversion de 2.58 pour l'electricité et de 0.6 pour le bois). La consommation d'énergie primaire permet d'évaluer l'impact environnemental de la consommation énergétique. Elle quantifie le prélèvement sur les ressources énergétiques de la planète. Rappelons que le label "passivhaus" (standard des maisons passives allemandes) fixe comme seuil de consommation énergétique 120 kWhEP/m2.an. |
Un petit rappel pour apprécier les consommations :
- superficie de la maison : 155 m2 (SHON)
- nombre d'habitants : 2 adultes + 3 enfants - 2, 6, 9 ans
- 1 lave-vaisselle/jour, 2 machines à laver/jour, 1 vieux congélateur, frigo, 1 micro-ordinateur en permanence
En préparation
Arrivez-vous à chauffer suffisamment avec votre système solaire et votre poêle ? Rencontrez-vous des problèmes de surchauffe en hiver ou en été ? Le plancher chauffant est-il compatible avec des apports solaires passifs conséquents ? Toutes ces question, vous nous les posez régulièrement.
Pour y répondre, nous avons enfin exploités les relevés de températures que nous collectons depuis fin 2007. 5 capteurs sans fil Oceasolf cobalt ont été disposés dans différentes pièces de la maison : deux chambres, le rez de jardin, le sous-sol et le cellier. Les températures sont relevées toutes les 10 minutes et transmises automatiquement à un PC. Le plus difficile est de faire une représentation graphique de ces données puisque cela représente 144 mesures par jour.
Le rez-de-jardin:
Le capteur est placé dans la pièce à vivre du rez, sur un meuble du salon plus précisement, à environ 1.5 m de hauteur et à l'abris des rayonnements solaires directs en toute saison.
Premiers semestres en 2008 et 2009
Les premiers mois étant les mois d'hiver les plus froids, où nous jonglons entre plancher chauffant, poele bouilleur et apports solaires, il est difficile identifier les effets de chacun de ces éléments. Il serait bien que sur une semaine en janvier nous relevions les périodes d'ensoleillement, de mise en route du poele ou du plancher chauffant pour évaluer plus spécifiquement le comportement de la maison. Notons quand même que nous ne subissons pas de surchauffe estivale
Deuxième semestre en 2008 et 2009 :
Les graphes des deuxièmes semestres nous montrent non seulement que les températures sont relativement stables, avec des variations journalières de l'ordre de 1-2°C, mais également que, même sans puits canadien en service, nous parvenons à des températures intérieures tout à fait confortables, y compris en été. Il faut noter qu'en juillet-août, nous adoptons une stratégie de conservation de la fraicheur interne en limitant les apports solaires, notamment en fermant les volets des ouvertures ne bénéfiant pas de protections solaires. A partir de septembre, nous changeons de stratégie et privilégions le captage et le stockage des apports solaires.
Nos périodes de vacances s'identifient assez facilement, les fluctuations journalières étant dans ce cas très faibles, notamment en été.
On remarque tout de suite que l'été 2009 a été particulièrement chaud dans notre région. Un record de 35.6°C le 19 aout 2009 a même été enregistré à la station météo de Theys pourtant située à près de 800 m d'altitude. On remarque d'ailleurs cette période particulièrement chaude sur le graphique, le seuil de confort de 26°C étant atteint plusieurs jours d'affilée. En juillet, on peut voir que même en notre absence et volets complétement fermés, la température intérieure de la maison augmentait régulièrement d'environ 0.5°C par jour, la masse inertielle se réchauffant progressivement.
En été, les températures intérieures tournent souvent autour de 23-24°C , ce qui nous convient parfaitement. En hiver, elles descendent rarement en dessous de 17°C le matin, le chauffage étant coupé la nuit et remis en route une heure avant le levé.
Le confort estival : Quand l'inertie devient un handicap....
L'inertie dans une maison, c'est bien...Cela permet de valoriser les apports solaires passifs. Mais en été, cela peut devenir une source d'inconfort, notamment si les températures extérieures nocturnes ne permettent plus d'évacuer la chaleur accumulée le jour. Bien qu'habitant à 600 m d'altitude, en campagne, l'été 2009 nous aura permis de constater que la sur-ventilation nocturne pouvait être insuffisante pour refroidir le batiment. Pendant la période caniculaire, les températures intérieures n'ont cessé d'augmenter malgrè l'attention que nous portions à nous protéger des apports solaires en journée. C'est prévu : l'été prochain, le puits canadien devrait nous aider à gérer ces périodes chaudes.
Sur le graphe de l'été 2009, on identifie très bien notre période d'absence et constatons que même les volets fermés, la température intérieure monte régulièrement de jour en jour. Les graphes suivants représentent les mesures de la température intérieure du rez de chaussée enregistrées toutes les 10 minutes.